Dix-neuf scorpions et 671 mygales et mygalons confisqués vendredi.
Les plus joueurs calculeront le nombre de pattes de cette « colonie » avec laquelle les enquêteurs de Bourbourg sont tombés nez à nez, fin juillet, dans une maison d'habitation de Brouckerque, où ils intervenaient suite au déclenchement d'une alarme. ...
« Les araignées vivaient dans des boîtes en plastique ou des terrariums, dans une seule pièce », témoigne Jean-Pierre Pasternak, agent départemental de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, chargé de réaliser un état des lieux.
« On a recensé 157 espèces de mygales différentes, poursuit-il, pour certaines protégées, pour toutes dangereuses. »
La maison abritait aussi un élevage de criquets et de blattes destiné à l'alimentation des arachnides.
Après vérification, le propriétaire n'est titulaire d'aucune autorisation administrative pour détenir de tels animaux.
Mygales et scorpions lui ont donc été confisqués vendredi.
Une procédure judiciaire est en cours.
Le procureur de la République de Dunkerque n'a pas souhaité donner plus de détails.
Mais la piste du trafic d'animaux semble plutôt maigre.
« Cet éleveur est quelqu'un de sérieux, qui fait partie de différentes associations », révèle Olivier Dupont, le directeur de l'insectarium de Lizio (Morbihan), où ont été placés les animaux saisis.
« Il ne lui manquait que le certificat de capacité. Il allait déposer son dossier en septembre. » « Et je le déposerai », confirme l'intéressé.
Pour décrocher ce certificat, délivré par le préfet, le candidat doit justifier de 70 heures de formation et de trois ans d'expérience « pendant lesquels la loi interdit d'avoir des mygales. Une incohérence », souligne Olivier Dupont, convaincu que l'éleveur de Brouckerque finira par prouver sa bonne foi.
« Je suis un passionné, pas un trafiquant », martèle le Brouckerquois, déterminé à récupérer un élevage débuté en 2008.
Il garde en tête le projet « d'ouvrir un centre de conservation des espèces de mygales en voie de disparition ».
Il risque, pour détention illégale d'espèces protégées, jusqu'à un an d'emprisonnement et 150 000 € d'amende.