Tableau récapitulatif des vaccins pour le chat (format pdf)
La vaccination des chats avec des vaccins viraux a non seulement pour but de prévenir la maladie (protection clinique) mais assure également une protection virologique.
Cette protection virologique conduit à une excrétion réduite du virus lors d’une infection par un virus sauvage, un risque d’infection plus faible et une transmission virale moins importante.
La vaccination vise à protéger l’individu vacciné ainsi qu’à assurer une protection temporaire des nouveau-nés par le biais d’anticorps dans le colostrum (immunité passive).
Le degré de protection obtenu par la vaccination dépend de l’immunité engendrée.
L’immunité maternelle, l’immunosuppression, la maladie et les situations de stress sont autant de facteurs qui peuvent compromettre l’édification de l’immunité après la vaccination.
C’est en fonction des conditions d’environnement telles que le risque d’infection, la voie d’infection et l’âge de l’animal que l’immunité engendrée par la vaccination sera en mesure ou non d’arrêter la maladie.
Outre la vaccination, d’autres mesures doivent impérativement être prises afin de réduire le risque d’infection : nettoyage et désinfection des locaux et du matériel, amélioration de l’aération et séparation des animaux sensibles des animaux excréteurs de virus.
En raison de toutes ces circonstances influentes, il est important de mettre au point une stratégie de vaccination adaptée à chaque propriétaire et à chaque animal et, si nécessaire, de prendre des mesures sanitaires supplémentaires.
Lignes directrices de vaccination : voir Folia Veterinaria 2007 n° 3 et Folia Veterinaria 2010 n°1.
Vaccins contre la panleucopénie féline
La panleucopénie féline est engendrée par le parvovirus félin et se caractérise par de la fièvre, de la léthargie, de l’anorexie, des vomissements, de la diarrhée et de la déshydratation.
Une leucopénie prononcée est observée du point de vue hématologique.
La mortalité se rencontre surtout chez les chatons.
Le virus est transmis de manière orofécale mais également transplacentaire.
L’infection précoce d’embryons et de fœtus entraîne la mortalité suivie d’une résorption ou d’un avortement.
Lorsque l’infection des fœtus a lieu alors que la gestation est déjà plus avancée, elle engendre une hypoplasie cérébelleuse.
Le virus étant très résistant, il reste infectieux durant des mois. Il se transmet facilement par le biais de matériel ou de personnel contaminés.
Vaccin
Des vaccins à parvovirus atténués et inactivés sont enregistrés, et sont en général combinés (parvovirus félin et virus de la rhinotrachéite virale féline/calicivirus félin/ Chlamydophila felis/virus de la leucose féline) afin de réduire le nombre d’injections.
Protection
L’immunité colostrale assure une protection durant les premières semaines de la vie du chat, cette période étant celle où sa sensibilité est la plus grande.
Des revaccinations sont donc conseillées chez les chattes reproductrices.
L’immunité maternelle interférant avec l’édification de l’immunité active, la primovaccination se fera de préférence après disparition des anticorps d’origine maternelle.
Particularités
Vu la résistance du parvovirus, un nettoyage et une désinfection insuffisants des locaux et du matériel contaminés peuvent contribuer à augmenter sérieusement le risque d’infection.
Ceci pourrait avoir comme conséquence le franchissement de la barrière de l’immunité maternelle par le virus sauvage avant même la première vaccination.
Les résultats de la vaccination seule pourraient alors se révéler décevants.
C’est pour cette raison qu’il est conseillé d’assurer la séparation des chats sensibles et des excréteurs potentiels, et le nettoyage et la désinfection de l’environnement.
Vaccins multivalents
Vaccins contre le coryza félin
Le coryza félin est un complexe respiratoire impliquant principalement deux virus : le virus de la rhinotrachéite féline (herpèsvirus félin 1) et le calicivirus félin.
Tous deux sont présents de manière enzootique au sein de la population féline.
Les infections apparaissent surtout après disparition de l’immunité maternelle.
La résistance de l'herpèsvirus étant faible, il perd rapidement son caractère infectieux après excrétion.
Il se transmet principalement par contact direct et aérogène avec de fines gouttes de sécrétion nasale éternuées par des chats contaminés ou oralement par ingestion de sécrétions contaminées (salive, sécrétion nasale ou liquide lacrymal).
Le calicivirus se transmet de manière analogue.
Ce virus étant plus stable que l’herpèsvirus, il demeure plus longtemps infectieux et peut également être transmis de manière mécanique.
D’un point de vue épidémiologique, les chats souffrant d’une infection aiguë constituent les principales sources virales.
Ils excrètent le virus en très grandes quantités.
L’herpèsvirus ainsi que le calicivirus peuvent cependant également rester présents chez l’hôte.
L’herpèsvirus est présent de manière latente dans le ganglion trijumeau et peut être réactivé et de nouveau excrété lors de situations de stress.
Le calicivirus peut persister après une infection aiguë au niveau de la gorge.
Il est alors excrété de manière continue en quantités minimes.
L’excrétion de virus par des chats immunisés contribue à maintenir les calicivirus et les herpèsvirus au sein de la population féline durant l’absence temporaire d’infections aiguës.
Les signes cliniques dépendent du virus, de la souche virale (surtout importante pour le calicivirus), de la dose d’infection, de l’âge, de la réponse immunitaire du chat et de la présence ou non d’une immunité maternelle.
Les infections observées chez le chat adulte sont en majeure partie subcliniques.
Chez les jeunes chatons sans immunité maternelle, les signes cliniques observés sont graves : fièvre, anorexie, éternuements, sécrétions mucopurulentes nasales et oculaires, ulcérations et déglutition difficile.
Il existe quelques différences dans les syndromes causés par les deux virus respiratoires.
Dans le cas d’une infection avec l’herpèsvirus, le chat présente des signes généraux et les yeux sont plus gravement atteints.
Dans le cas d’une infection par le calicivirus, on observe fréquemment des ulcérations dans la cavité buccale et des boiteries.
Vaccin
Les vaccins contre le coryza félin sont constitués des deux composantes virales, et sont disponibles sous forme inactivée et sous forme atténuée.
La bactérie Chlamydophila felispouvant être impliquée dans le coryza félin, les vaccins sont parfois complétés par cette composante bactérienne.
Afin d’éviter le nombre de vaccinations, d’autres composantes virales sont parfois ajoutées (virus de la panleucopénie et de la leucose féline, par exemple).
Protection
Il est conseillé de revacciner régulièrement les chattes afin d’augmenter au maximum la concentration d’anticorps dans le colostrum.
De cette façon, les chatons bénéficient d’une protection avant la primovaccination.
La vaccination contre le coryza félin est effectuée après disparition de l’immunité maternelle car celle-ci peut interférer avec l’édification d’une immunité active.
Particularités
Lorsque le risque d’infection est élevé, des infections à virus sauvage peuvent apparaître avant la vaccination, ce qui oblige alors de prendre des mesures supplémentaires telles que le nettoyage, la désinfection des lieux et la séparation des chats qui n’ont pas encore été vaccinés des excréteurs de virus potentiels (infections aiguës, latentes ou chroniques).
Cette dernière mesure peut être prise en isolant la mère et ses chatons dans un lieu bien désinfecté et de séparer la mère, qui peut être un excréteur potentiel du virus, des chatons avant la disparition de la protection assurée par l’immunité maternelle (à l’âge de 5 semaines).
Vaccins multivalents
Vaccins contre la leucose féline
Le virus de la leucose féline n’est pas très répandu.
Il apparaît principalement chez les chats errants et les chats vivant à l’extérieur, dans certaines régions.
Ce virus étant très instable en milieu extérieur, sa transmission n’est possible que par contact très direct.
Le virus est excrété par la salive d’excréteurs persistants et transmis lors de batailles ou de lèchages.
La transmission du virus peut également se faire lors de l’accouplement, par voie transplacentaire, pendant la mise bas et lors de l’ingestion du colostrum ou de lait.
Il existe trois types de virus de leucose féline: A, B et C.
C’est principalement le type A qui engendre des infections, tandis que les types B et C sont formés au moyen d’une recombinaison du type A avec du matériel génétique endogène de virus de la leucose féline qui a été intégré au cours de l’évolution dans le génome du chat et qui sont transmis à la descendance par le biais des gamètes.
Si l’animal a été en contact avec le virus de la leucose féline, il s’ensuit une multiplication dans les cellules en mitose au niveau de l’organisme entier.
Cette phase de l’infection se déroule de manière subclinique.
Par l’édification d’une immunité adéquate, le chat peut empêcher l’installation d’une virémie persistante ou repousser le virus dans un état latent dans la moelle osseuse.
Le virus persiste cependant chez certains chats.
Ils sont alors virémiques et excrètent de manière continue le virus par le biais de chaque sécrétion et excrétion.
De ce fait, ils constituent un danger permanent pour les chats sensibles.
Les signes cliniques, qui sont l’immunosuppression, l’anémie, l’apparition de tumeurs, la diarrhée et des troubles de la reproduction, ne sont observés que chez les chats virémiques persistants.
Vaccin
Il existe, outre des vaccins inactivés ou à sous-unités, un vaccin recombinant formé du virus de la variole de canari.
Le génome viral recombinant a intégré les gènes codant les antigènes du FeLV qui sont exprimés lors de la vaccination.
Protection
Il est nécessaire de déterminer l’état virologique du chat avant la vaccination. Il est en effet déconseillé de vacciner des chats virémiques car ils peuvent développer la maladie malgré la vaccination.
Ceci pourrait porter à croire, à tort, que le vaccin est inefficace.
La vaccination des chats contre la leucose féline a pour but de limiter au maximum la multiplication du virus en cas de contact avec un virus sauvage, afin d’éviter la persistance et l’excrétion du virus ainsi que les signes cliniques.
Particularités
La vaccination est à conseiller dans les régions où le nombre de chats virémiques est important et dans le cas où le chat pourrait entrer en contact avec des chats errants.
Les éleveurs de chats ont tout intérêt à s’assurer, outre la vaccination, à l’absence d’infection par le virus de la leucose féline.
Pour y parvenir, il faut analyser le sang des chats présents afin d’y déceler la présence ou non d’antigènes viraux, puis exclure les chats virémiques persistants.
De cette manière, on élimine toute source virale.
Vaccins contre la péritonite infectieuse féline
Les coronavirus félins peuvent être classés selon deux biotypes: les coronavirus félins entériques qui ne causent qu’une diarrhée momentanée et les virus de la péritonite infectieuse féline qui engendrent une pleurésie/péritonite/péricardite chroniques et exsudatives, et dont l’issue est fatale.
On a clairement pu observer que c’est le biotype entérique qui engendre le biotype de la péritonite par mutation.
Cette mutation aide le coronavirus à échapper à l’immunité, et de ce fait, à persister au sein de l’organisme hôte.
Le biotype entérique est présent de manière enzootique dans la plupart des élevages de chats.
Il infecte les jeunes chatons de manière généralisée après le sevrage.
Le risque de mutation étant corrélé à la quantité de virus produit, la plupart des cas de péritonite infectieuse féline apparaissent lorsque le risque d’infection par des coronavirus entériques félins est élevé.
Vaccin
Un seul vaccin est disponible, et contient un virus mutant thermosensible.
Protection
Les chats séronégatifs sont vaccinés.
Le vaccin est administré par voie intranasale, et stimule une réaction immunitaire locale (IgA et réaction immunitaire à médiation cellulaire).
Particularités
On peut prévenir la péritonite infectieuse féline: (a) par la protection des chatons contre une infection par le virus sauvage avant la vaccination, en séparant la mère et ses chatons des excréteurs de virus potentiels (chatons infectés et excréteurs persistants) et en anticipant le sevrage (la mère peut être un excréteur potentiel); (b) puis par la vaccination des chatons séronégatifs et, (c) par la réduction du risque d’infection au moyen de mesures sanitaires.
http://www.cbip-vet.be/fr/texts/FFEOOOL1AL2o.php