Christelle Gallet tentera de faire découvrir le véganisme aux Ardennais.
Christelle Gallet est membre de l'association Vivants à l'origine de la première journée végane qui aura lieu ce samedi place Ducale.
Musique, conférence, dégustation autour du végétarisme, de la cause animale et du bio sont prévus « pour informer les badauds ».
Entretien.
TOUT d'abord qu'est-ce que le véganisme ?
« C'est le fait de refuser de vivre de l'exploitation des animaux sous toutes ses formes.
On ne mange pas de viande, de poisson, d'œufs.
Cela va donc au-delà du végétalisme (ne manger ni poisson et viande, ni œufs et produits laitiers, NDLR).
Au niveau des vêtements, on évite de porter de la laine et du cuir.
Quand on voit qu'il y a des animaux qui ne sont élevés - et de quelle façon - que pour ça !
Alors la tonte de la laine, on me dit c'est naturel, oui mais il y a la manière de faire.
On fait aussi attention à acheter des produits d'entretien et de maquillage qui n'ont pas été testés sur les animaux.
Quand vous savez qu'on teste les cigarettes sur des chiens à qui on met des masques et on envoie la fumée ! »
Que se passera-t-il demain ?
« Le but c'est d'informer les gens. Donc il y aura plusieurs stands d'associations : La LISA, un représentant de la Sea Shepherd France, Fourrure Torture, Destination Enfer, SOS chats du Sedanais.
Il va y avoir des conférences d'une quinzaine de minutes sur la fourrure, la surpêche et le véganisme.
Sans oublier des concerts de groupes venus bénévolement.
Mais on va aussi faire découvrir des produits végétariens. On parlera du bio et de notre façon de consommer. »
Informer les gens, pas les convertir ?
« Non, non. Pas du tout. On n'impose rien à personne.
On nous prend toujours pour des extrémistes qui sont insensibles aux problèmes humains, mais pas du tout.
C'est parce qu'on s'intéresse aussi à leur santé qu'on veut agir.
On veut dire aux gens voilà ce qui se passe, voilà ce qui existe, après à eux de choisir de changer ou non leur mode de consommation. »
Mais vous savez qu'il est difficile de trouver ces produits qu'ils soient végans, végétariens ou même bio. Leur coût est aussi un frein.
« Bien sûr, ce n'est pas évident de changer de mode de vie.
C'est cher, mais quand on sait ce qu'il y a dans la viande de premier prix, des animaux bourré d'antibiotiques…
On peut vivre sainement, sans problème de santé sans manger de viande, il existe des produits riches en protéines végétales.
Et sincèrement, quand on adopte ce style de vie, on consomme beaucoup moins, parce qu'on est moins tenté par les publicités qui nous bourrent le crâne.
Maintenant on n'impose rien à personne, on leur montre que cela existe, que c'est possible.
C'est le but de la journée. Après, on sait qu'on ne devient pas du jour au lendemain végétarien.
Il faut y aller petit à petit. Pareil pour mes vêtements par exemple, je commence doucement à m'y mettre. »
D'où vous est venue cette idée ?
« J'ai découvert cet événement l'an dernier, en octobre, à Paris, où était organisé le Paris Végan day.
Il y avait des cours de cuisine, des conférences, des stands de produits cosmétiques… Je voulais montrer que cela pouvait exister ailleurs qu'à Paris, en province aussi. »
Le 4 juin est aussi une date symbolique, puisqu'il s'agit de la journée mondiale du spécisme. Qu'est-ce que c'est ?
« C'est une sorte de racisme contre les animaux.
Les gens s'arrêtent souvent à la souffrance des chiens et des chats, mais pas des autres comme les animaux de ferme qui sont élevés dans des conditions terribles ou même des animaux sauvages.
Par exemple, il y aura samedi un stand de soutien à Gamin, le sanglier d'Aouste qui a été domestiqué. »
C'est aussi l'occasion de lancer votre nouvelle association, Vivants ?
« Oui. On a créé cette association à 2-3 personnes avant d'en rallier d'autres.
Aujourd'hui on est une quinzaine.
Cela commence à prendre de l'ampleur parce que les gens commencent à prendre conscience que certaines pratiques ne peuvent plus continuer de l'exploitation agricole à notre manière de consommer. »
Ce sont des thèmes qui dépassent la simple cause animale ?
« Oui, mais parce que tout est lié.
La manière dont on traite les animaux, notre planète : on consomme, on exploite sans regarder les conséquences.
Donc oui, ça va de la maltraitance animale, à la promotion du végétarisme, à la protection de l'environnement à la promotion du bio et au soutien d'une production locale. »
Propos recueillis par Manessa TERRIEN