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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 16:08

http://kanidikoi.com/wp-content/uploads/2010/06/Vieux-chien.jpg

 

Ils vieillissent: c'est à nous de nous adapter

 

Le vieillissement est aujourd’hui objet de l’attention de tous les acteurs du

 

bien être de l’animal familier, car comme ses propriétaires celui-ci voit son

 

espérance de vie augmentée.


 

Les progrès en médecine, chirurgie, diététique humaine et vétérinaire, les

 

recherches en gérontologie et gériatrie plus particulièrement, ont en effet

 

contribués à allonger notre vie comme celle de nos compagnons « à 4

 

pattes ».

 

 

Alors un jour on remarque la barbiche blanche de notre briard, les yeux

 

opaques de notre caniche ou la léthargie accompagnée de gloutonnerie de

 

notre chatte de gouttière…

 

 

Eh ! Oui, ils vieillissent !  


 

Chiot ou chaton, dès leur arrivée à la maison, avec vigilance, patience et

 

indulgence nous avons dû leur faire faire l’apprentissage de la vie avec nous. 

 

Passé ce temps de l’enfance, le respect dû à un animal entièrement

 

dépendant a maintenu notre attention, pour offrir à notre chien et/ou notre chat

 

tout le soin dont ils avaient besoin


 

Mais arrivés à l’heure de la vieillesse, c’est peut-être là que nous leur devons

 

le plus, alors comment leur faire vivre sereinement leur vie de seniors ?

 

   

  Qu’est-ce que la vieillesse ?

 

Nullement une maladie mais un processus normal du monde des vivants, la

 

vieillesse s’installe insidieusement dans le dernier quart de vie d’un

 

organisme.

 

On y voit un état d’affaiblissement des forces et des facultés, les

 

effets du vieillissement gagnent petit à petit l'appareil digestif, urinaire, cardio-

 

vasculaire et respiratoire, le système nerveux, locomoteur, reproducteur...

 

jusqu’à ce que les fonctions ralenties de l’organisme s’arrêtent définitivement.

 

    

Vers quel âge parle t’on de vieillesse chez son animal ?

 

En fonction de leur taille, leur poids, leurs conditions de vie

 

ainsi que de leur potentiel génétique personnel, nos chats et

 

nos chiens ne sont pas égaux devant le vieillissement.

 

On observe qu’un grand chien entre dans le 3ème âge après

 

ses 7 ans, son espérance moyenne de vie étant de 10 à 12

 

années.

 

 

Les chiens de travail (gendarmerie, sauvetage, ring,

 

pistage etc.) et les chiennes reproductrices sont d’ailleurs

 

mis à la retraite à partir de cet âge. 

 

 

Un chat ou un chien de petite race pouvant vivre beaucoup

 

plus longtemps (15/18 ans), leur vieillesse ne débutera que

 

vers les 10 ans.


 

Basées sur des critères variés, des grilles de comparaisons

 

 

d’âges de l’être humain par rapport à ceux du chien sont

 

même proposées.

 

 

Ces estimations n’ont d’intérêt que pour

 

retenir qu’un chien ou un chat âgé de 10 à 16 ans n’est pas

 

un adolescent mais un vieillard ! et qu’il doit pour cela être

 

traité avec des égards.

 

 

Certains facteurs influent sur la longévité de nos petits

 

compagnons.

 

Le code génétique bien sûr, mais

 

spécialement tout le soin que l’on a pris d’eux dès leur jeune

 

âge, pour leur assurer une bonne condition physique et

 

psychique (l’une n’allant pas sans l’autre).


 

Être attentif à certains signes 

 

Graduellement moins beau, moins actif, moins présent, l’animal âgé est plus

 

fragile qu’un jeune adulte et doit donc faire l’objet d’observations et

 

d’attentions toutes particulières. 


 

Le regarder vivre et se déplacer, le palper, noter tout changement pour

 

reconnaître ses déficiences progressives, aide à vite déceler l’apparition

 

d’une maladie liée au vieillissement.


 

L’allongement du temps de repos et de sommeil, qui lui est normal, ne devra

 

donc pas être une inquiétude.


 

Mais lentement l’animal peut venir à souffrir dans sa locomotion, s’essouffler,

 

mal entendre ou mal voir … plusieurs de ces déficiences finissant par

 

s’ajouter !

 

Résultat sa vitalité est diminuée et il peut être moins prompt à

 

répondre aux demandes.


 

Le cerveau, organe de traitement des informations et de commande est

 

concerné par le vieillissement.

 

 

Son inévitable dégénérescence entraîne et

 

accompagne progressivement nombre de troubles organiques, mais aussi de

 

l’humeur et du comportement souvent. 

 

Les signes du 3e âge se voient donc sur le plan physique, psychologique et

 

comportemental.

    

     

Physiquement:

Ses performances physiques diminuant progressivement, l’animal se

 

fatigue plus vite, il peine à sauter ou monter les marches


Des poils blancs apparaissent sur le museau, le corps, la fourrure devient

 

plus terne ou dépilée par endroits

 

 

Des verrues ou kystes peuvent se former, qu’il faut faire examiner car les

tumeurs sont légion chez les seniors (d’ailleurs nombreuses sont les

 

femelles âgées qui développent des tumeurs mammaires)


L’animal s’alourdit parfois.

 

La surcharge pondérale est toujours

 

préjudiciable au cœur, aux reins… mais surtout si c’est un chien

 

dysplasique qui alors boitera davantage.


La cataracte opacifie le cristallin, ce qui rend la vision de plus en plus trouble.


Les facultés auditives diminuent et le chien ne "répond" plus : d’où

 

l’intérêt de lui avoir appris à réagir à la voix et aux gestes.


Le chien ou le chat âgé peut se mettre à tousser ou s’essouffler, voire tomber

 

en syncope… peut-être des symptômes de maladies cardiaques, pour le

 

vétérinaire.

 

Des insuffisances rénales (les reins filtrant moins bien) peuvent provoquer la

 

mort de l’animal (c’est une des premières causes de mortalité chez le chat) :

 

alerter son vétérinaire quand on voit l’animal boire davantage. 

 

 

La perte d’appétit ou le contraire, l’incontinence nocturne, des constipations

 

en alternance avec des diarrhées sont autant de points de repères de

 

l’affaiblissement des fonctions vitales de l’organisme de l’animal.    

 

 Psychologiquement et comportementalement 
 
Graduellement la vie relationnelle de notre compagnon vieillissant s’appauvrit. Mais ce phénomène s’accompagne parfois de troubles de l’humeur et du comportement plus marqués, et certains de ces dysfonctionnements nécessitent de consulter le vétérinaire :

 

L’animal a moins d’intérêt pour tout ce qui le stimulait autrefois

 

Le chat joue moins ou plus du tout et reste isolé

 

Le chien accueille ses propriétaires avec moins d’enthousiasme et réagit

 

comme « avec retard » ou comme « un peu décalé » quand on le sollicite,

 

jusqu’à ne plus répondre aux demandes

 

Il gémit parfois dans des circonstances du quotidien (toujours un peu les

 

mêmes) pour ce qui ne semble pas être des douleurs ; il se met à hurler (de

 

détresse) quand on s'absente alors qu'il savait si bien tranquillement rester

 

seul auparavant; il devient moins patient (voire despotique pour celui qui

 

n’était déjà pas très souple !) 

 

 

 

Il peut avoir des réactions disproportionnées ou un peu inopportunes à des

 

bruits plus ou moins familiers

 

Il peut se mettre à déambuler de jour et même de nuit, voire se « perdre »

 

dans son environnement habituel (dans le jardin notamment)

 

Il peut rechigner à sortir hors de chez lui, et sembler avoir oublié ses

 

apprentissages du jeune âge, ou même être « retombé en enfance »

 

ingurgitant, comme un chiot, tout ce qu’il trouve

 

     Devant quelques-unes de ces déficiences, que faire pour l’aider à mieux vivre son 3ème âge ?
 

 

D’abord des visites régulières chez le vétérinaire, qui pourra retarder ou éviter

 

l’apparition de maladies inhérentes à « l’âge mûr » sachant qu’aucun

 

traitement ne pourra jamais rajeunir un vieil animal, mais souvent lui assurer

 

une qualité de vie plus optimale.

 

 

On peut obtenir une activation des fonctions vitales ralenties par la vieillesse,

 

une récupération fonctionnelle du tissu nerveux, un soulagement dans les

 

affections inflammatoires des articulations ou des bronches, une amélioration

 

de la fonction cardiaque, du tube digestif, du foie, des reins…le régime

 

alimentaire peut être changé, adapté, supplémenté, la prise de nourriture

 

fractionnée…

 

 

L’homéopathie, la phytothérapie, l’acupuncture, l’ostéopathie etc.…étant

 

particulièrement efficaces pour aider et soulager certains maux de la

 

vieillesse.(Les plantes à la rescousse: la phytothérapie au service de nos

 

chiens et nos chats)

 

 

D’une manière générale il faut garder les habitudes du vieil animal. La routine

 

du quotidien est rassurante et la rupture avec ses repères journaliers le

 

désoriente et le stress facilement (une mise en pension par exemple peut

 

être mal vécue, un déménagement également, mais aussi l’absence d’un

 

membre de la famille…)

 

 

Veiller à lui ménager une place de repos plus moelleuse (hors courant d’air) et

 

plus au calme, car tout en gardant le contact avec la vie de famille, l’animal a

 

besoin de plus longues périodes de sommeil. 

 

 

Sans le reléguer, il faut le protéger notamment de l’agitation des enfants. Leur

 

turbulence est moins bien vécue par un chat ou un chien devenu moins

tolérant, simplement parce qu’il souffre des maux divers de la vieillesse, d’où parfois des grognements et même des coups de crocs du chien ou de

griffes du chat.

L’un ou l’autre animal souffrant des reins, d’arthrose ou de dysplasie par

 

exemple, redoutera aussi les caresses qui deviennent douloureuses, d’où là

 

encore de légitimes réactions agressives pouvant augmenter. Atteint de

 

surdité ou/et  d'une vision altérée il est sans cesse "surpris" et ne peut plus

 

anticiper les approches.

 

Aux adultes de faire comprendre aux enfants de la famille, à leurs petits

 

camarades et à ceux qui croisent le chien au cours des balades, que l’animal

 

âgé est moins patient, qu’il veut moins jouer et recherche moins les caresses.

 

 

Parce que sa vitalité et sa mobilité ont diminuées, les enfants devront

 

apprendre à l’aborder et jouer avec lui sans brutalité, à faire des caresses

 

moins appuyées et moins prolongées pour son dos ou ses pattes

 

arthrosiques.

 

Pourquoi tant d’enfants ont-ils été mordus par leur vieux chien pourtant

 

« gentil » jusque là ? parce que l’animal qui a souffert de leurs rudesses

 

répétées, a eu un jour la réaction naturelle de défense chez les canidés : la

 

morsure.

 

 

L’animal avait probablement grogné ou montré les crocs auparavant, il avait

 

déjà « prévenu » en quelque sorte, mais les très jeunes enfants en particulier,

 

ne repèrent pas cette menace du chien destinée à faire cesser leur

 

comportement. L’animal fini par mordre parce qu’il n’a pas vu aboutir ses

 

avertissements et qu’il continue d’être victime de brutalités. 

  •  

  •  

  • Progressivement adapter le rythme, la durée et les lieux de promenade

  • du vieux chien (plus courtes, plus lentement et sur des parcours plus

  • plats)

Les balades doivent être ajustées à sa mobilité réduite, son insuffisance

 

cardiaque et/ou respiratoire, sa surdité et/ou sa plus mauvaise vue, en les

 

réduisant un peu plus lors de conditions climatiques extrêmes (fortes

 

chaleurs ou froids intenses). Les manteaux et imperméables du commerce

 

protègeront les plus fragiles.

  •  

  • Penser notamment à l’aider à monter ou descendre de voiture, prendre

  • garde à ne pas le laisser trop s’éloigner (certains, soudainement inquiets

  • en ne voyant plus leur propriétaire, se mettent en danger en courant en

  • tous sens). La surdité du vieil animal peut être compensée, en essayant

  • de rester dans son champ de vision et développant une gestuelle

  • exagérée et incitative pour le rappel entre autre (attention en pénombre

  • l’hiver, il y voit moins bien !)

  •  

  •  

  • Par temps doux, un brossage précautionneux adapté une fois encore

  • aux raideurs, douleurs, ou imperfections de la peau, reste bénéfique. Il

  • permet la surveillance de grosseurs, de présence de parasites nuisibles,

  • etc… tout en maintenant le contact corporel et la tendre complicité avec

  • un animal, que ses facultés sensorielles diminuées isolent un peu (et

  • toujours pour les raideurs douloureuses, attention à l’essuyage des

  • pattes sales au retour des sorties) (Les plantes à la rescousse: la

  • phytothérapie au service de nos chiens et nos chats)

Ce maintien d’une activité modérée est nécessaire au bon équilibre d’un vieux

 

chien, et pas de « retraite brutale » à celui qui chassait ou faisait du jogging

 

avec son propriétaire sous prétexte qu’il n’est plus performant !

  •  Veiller plus souvent au niveau d’eau de la gamelle d’un animal dont la

  •  

  • soif est augmentée (sans chercher à réduire sa consommation, sous

  • prétexte de mictions plus fréquentes! au risque d'aggraver la pathologie)

   

Un nouveau compagnon lui serait-il profitable ?

 

Il vaut mieux s’abstenir d’amener « dans les pattes » d’un chien ou d’un chat

 

senior, un chiot turbulent par nature, qui risque de le bousculer et l’épuiser

 

avec sa vitalité débordante et ses mordillements.

 

 

Mais si l’on introduit un jeune animal dans le groupe familial quand le senior

 

est encore bien actif, alors c’est bénéfique pour les deux. Le jeunot va faire

 

maints apprentissages par imitation avec son « vieux prof » (il vaut mieux à ce

 

sujet avoir plutôt un « ancien » bien aux ordres, car ses mauvaises habitudes

 

vont aussi « déteindre » sur le plus jeune !)

 

 

Stimulé, un chien senior peut retrouver une seconde jeunesse, mais il faut

 

veiller aussi bien à respecter l’ascendant qu’il maintient sur le jeune, qu’à

 

parfois le modérer si ne se sentant pas vieillir, il en faisait un peu trop !

 

 

 

Et si enfin plus tard avec tous vos soins, votre chien ne passe plus son temps

 

qu’à dormir et semble devenir comme plus « mécanique », à n’être plus

 

intéressé que par sa gamelle et l’heure des sorties (pour d’ailleurs vouloir

 

rentrer très vite dès ses besoins faits !) il faudra devenir encore plus indulgent

 

pour l’accompagner jusqu’à sa fin.

 

 

Maintenir son vieil animal en vie dans le confort jusqu’à sa mort, ne

 

devant évidemment jamais vouloir dire que l’on va s’obstiner de

 

manière déraisonnable pour le garder, et finir par le faire souffrir

 

inutilement et uniquement pour notre propre confort.

 

 

Danièle  Mirat en co-rédaction avec Françoise Gaudron

 

 

Texte publié dans le magazine "Santé Pratique Animaux" n°11

http://www.communicanis.com/mesarticlesantemagazine11.html

 

http://i43.servimg.com/u/f43/11/53/27/98/voyou310.jpg

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