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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 14:14

 

Des chiens. /Photo DDM archives, J.-A. Lahocsinszky
Des chiens. /Photo DDM archives,

J.-A. Lahocsinszky

 

« Ils aboyaient pas tout le temps. C'étaient des petits chiens pas méchants », confie, larmoyante, la propriétaire de cette maison lourdaise transformée en chenil.


Le voisinage a porté plainte.

 

La direction des services vétérinaires a enquêté.

 

Un inspecteur des installations classées a tenté, à trois reprises, de contrôler l'établissement.

 

En vain, le compagnon de la propriétaire lui en a interdit l'accès. L'inspecteur a dressé des procès-verbaux.

 

Le préfet a pris un arrêté indiquant au couple ami des chiens qu'il avait jusqu'au 12 octobre pour ne plus garder que 9 chiens.

 

Au-delà de ce chiffre, il s'agit d'une installation classée soumise à déclaration et à autorisation des services de l'état.

 

Or, le couple a eu jusqu'à plus de 50 chiens.

 

Plus une dizaine de chats.


« Ce n'était pas un élevage. On gardait les chiens d'autres personnes, pour rendre service », explique le prévenu.


« Pourquoi ne vous êtes-vous pas séparé de ces chiens en temps voulu ? », interroge le président.

 

« Le tribunal m'a condamné pour avoir vendu des chats. On m'a interdit de faire du commerce. »

 

Le président rétorque : « Il ne s'agissait pas de les vendre, mais de les donner ».

Consanguinité des animaux

La procédure judiciaire pour trouble à l'ordre public conduit au placement de tous les chiens et chats à la SPA d'Azereix.

 

La Société protectrice des animaux - partie civile aux côtés de voisins du couple - demandent rien moins que 17.472 € de frais de pension et 12.922 € de frais de vétérinaire.

 

Qu'est-ce que ça coûte cher ces bêtes !


Jean-Luc Puyo, vice-procureur, qualifie cette affaire de « particulièrement sordide… La DSV a relevé la consanguinité des chiens et l'état préoccupant de ces animaux ».


Pierre Correard, avocat du prévenu, bombe sa carrure de bull-dog et montre les crocs d'emblée contre le vétérinaire qui a soigné les chiens : « Le docteur Florence Mathieu, présidente de la SPA.Et on nous reproche de ne pas avoir tatoué les chiens. Est-ce qu'il ne s'agit pas d'une faute professionnelle ? »


Puis, il poursuit. Les mauvaises odeurs ?

 

« L'égout était rompu devant la maison de mes clients et les excréments devant chez eux, c'étaient ceux de tout le monde. »

 

Après ce passage nauséabond, il plaide l'affectif : « On a affaire à des gens du peuple, victimes de leur bon cœur ».

 

Il précise ensuite que l'arrêté préfectoral ne dit pas de confier les chiens à la SPA mais seulement de ne pas en avoir plus de 9.

 

« La police et la SPA sont venues le 11. Pourquoi on n'a pas attendu le 12 ? ».

 

Pierre Corréard demande la relaxe pour son client et la restitution de 9 chiens et de tous les chats.


Me Joseph Mesa, conseil de la propriétaire de la maison, demande également la relaxe.

 

Il plaide que sa cliente n'a pas « provoqué des nuisances sonores de manière intentionnelle ».

 

Me Mesa se dit par ailleurs choqué que « la SPA vienne battre monnaie devant le tribunal ».


Le prévenu a été condamné à 3 mois avec sursis et 1.200 € d'amende.

 

Le tribunal a ordonné la confiscation des animaux.

 

Les deux prévenus sont condamnés conjointement à 4 mois avec sursis.

 

Les demandes de la SPA ont été jugées irrecevables.

 

Celles des autres parties civiles ont été reçues.


http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/17/1241921-la-maison-etait-transformee-en-chenil.html

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