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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 15:38


Phénomène de mode ?

Cette année, la fourrure est partout : sur les cols, les poignets des manteaux, autour des capuches des doudounes, sur les sacs à main...


Les adolescents branchés arborent des gilets sans manches en lapin ou des chapkas.


Les attaques répétées au fil des années sur la façon dont les bébés phoques ont pu être malmenés ou les sévices infligés à ces animaux à poils longs ou courts n'ont, semble-t-il, plus prise face au raz-de-marée que constitue cette nouvelle mode.

Les campagnes de publicité sur les flancs de bus parisiens ont beau arborer cette semaine le slogan "Porter une fourrure, c'est porter la mort", Paul Bévière, le président de la Fédération française des métiers de la fourrure, affirme que le chiffre d'affaires de ce secteur augmente de 10 % par an depuis dix ans.


En 1995, il a traversé sa pire année (115 millions d'euros) pour atteindre progressivement 311 millions en 2007.


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"Cette année, c'est l'explosion, dit-il. Tous les vendeurs de textile en proposent, on en trouve même sur les capuches des jeunes du "9-3"...", dit-il.

Pour arriver à cette savante statistique, il utilise depuis des années un moyen de mesure - le seul du marché français - qui pondère divers facteurs comme les importations et les exportations de peaux, tannées, et les fourrures utilisées par les fourreurs et le prêt-à-porter.


Aujourd'hui, le vison est l'animal le plus utilisé par les fourreurs, suivi par le renard, qui décline un peu, et le "finn raccoon", un raton laveur de plus en plus demandé.


Les noms, dans la fourrure, ont leur importance : "Dans les années 1900, pour éviter de faire fuir les clientes, le raton laveur s'appelait la marmotte. Il n'avait jamais vu les Alpes.

De même, le chien viverrin est tout sauf un canidé, c'est aussi un raton laveur", explique M. Bévière.


"Le fait que les jeunes femmes se mettent à porter de la fourrure est une chose positive", se réjouit Francine Sprung, chez Sprung Frères, l'une des marques de luxe française, qui fabrique à l'ancienne rue de Paradis (10e"Ce n'est plus un accessoire de grand-mère ou le manteau sorti pour aller à l'opéra. Les codes évoluent."


Toutefois elle regrette que l'on voie aussi dans la rue des femmes avec des "déchets de fourrures", si vilains qu'elle les qualifie avec dédain de "vêtements à poils"... 


"Des affaires en or"


La demande de fourrures profite en effet davantage au prêt-à-porter qu'aux fourreurs.

Les grosses sociétés du secteur - Rizal, Sprung Frères ou Yves Salomon - sont diversement concernés.


Parfois, elles travaillent pour la mode, mais bien souvent les prix demandés sont beaucoup trop bas.


Et l'industrie de la mode préfère, la plupart du temps, se fournir dans des pays où la main-d'oeuvre est bon marché.


Pragmatique, M. Bévière assure que "si la température passe sous les - 2 oC à Paris pendant l'hiver, les fourreurs feront des affaires en or".


Nathan Sprung, porte-parole de La Fourrure française, l'émanation de l'International Fur Trade Federation, se réjouit que "grâce aux créateurs de mode, la fourrure retrouve enfin ses lettres de noblesse en dépit des attaques dont elle a fait l'objet".

Il assure que "les animaux élevés pour leur fourrure sont aujourd'hui mieux surveillés que ceux destinés à la filière alimentaire".


Et que les films atroces sur les bébés phoques ne sont plus que des images d'archives.

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