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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 19:17
FAUNE 
Le Conseil fédéral se dit prêt à lâcher du lest concernant la protection du prédateur.
Si Vaud et le Valais se disent satisfaits, le WWF et Pro Natura s’en inquiètent.


Le loup abattu le 20 août dernier
© POLICE VALAISANNE - LDD 

Le loup abattu le 20 août dernier dans le val d’Illiez.
A l’avenir, la marge de manœuvre des autorités cantonales dans la gestion des grands prédateurs pourrait être élargie.

Patrick Monay 06.11.2009

Le loup perdra-t-il son adverbe?

Le statut actuel du grand canidé – «espèce strictement protégée» – pourrait être réduit à «espèce protégée», selon le Conseil fédéral.

C’est dans cet esprit que le gouvernement propose aux Chambres d’accepter les motions de deux conseillers nationaux PDC, le Valaisan Roberto Schmidt et le Lucernois Ruedi Lustenberger.

Tous deux demandent une extension des compétences des cantons dans la régulation des populations de prédateurs.

Autrement dit, les autorités cantonales doivent pouvoir prendre des mesures rapides lorsque les loups, mais aussi les lynx, provoquent des dégâts importants.

C’est ce que le Conseil d’Etat valaisan souhaitait pouvoir faire, en juillet dernier, lorsqu’un ou plusieurs loups décimaient les troupeaux du val d’Illiez. Or, il avait dû attendre plusieurs semaines pour que toutes les conditions fixées par le Concept Loup Suisse soient remplies, et qu’une commission intercantonale se réunisse à Berne pour le vérifier.

Une autorisation de tir avait finalement été délivrée le 6 août.

Débouchant sur l’abattage d’un loup mâle, le 20 août, par un garde-chasse.

Vaud et le Valais se sont réjouis, hier, de cette entrée en matière, qui intervient en pleine révision de l’ordonnance sur la chasse.

Reste à savoir si cette prise de position aura des conséquences concrètes. Mais du côté des défenseurs de la faune, l’inquiétude pointe déjà.

«En donnant plus de compétences aux cantons, la Confédération prendrait le risque de ne plus respecter la Convention de Berne, qui fixe la stricte protection du loup, juge Nicolas Wüthrich, de Pro Natura.

Un changement de statut ne peut d’ailleurs être décidé qu’à l’échelon international.»

Et de rappeler que plusieurs propositions de la Suisse en ce sens ont échoué à Strasbourg – la dernière fois en 2006.


Freysinger persiste


«La Suisse ferait mieux d’intensifier les mesures de protection des troupeaux, afin de permettre la cohabitation entre les élevages et la faune», enchaîne Pierrette Rey, porte-parole du WWF.

Qui note toutefois «avec satisfaction» que le Conseil fédéral refuse de dénoncer la Convention de Berne, comme le réclame Oskar Freysinger (UDC), lui aussi à travers une motion.

«On donne beaucoup trop d’importance à cette convention, contre-attaque le conseiller national valaisan.

Il faut y renoncer, pour enfin avoir les mains libres et adapter nos lois aux réalités actuelles.»

Les sept Sages lui ont répondu qu’un tel acte «susciterait l’incompréhension des pays voisins».

Oskar Freysinger qualifie la réforme envisagée «de pure cosmétique».

Il affirme vouloir maintenir son exigence, et attend un vote du parlement. «Parce que la protection du loup et des moutons nous coûte les yeux de la tête.»

http://www.24heures.ch/vaud-regions/actu/stricte-protection-loup-remise-question-2009-11-05

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