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Une vidéo montrant une adolescente jetant des chiots dans une rivière a choqué les internautes du monde entier.
Alors qu’une rumeur sur un possible sauvetage court depuis quelques heures sur Internet, la Fondation 30 Millions d’Amis a mené l’enquête sur ce soudain « happy end ».
Vous avez été, comme nous, indignés par ces images qui ont provoqué en quelques jours un vrai buzz.
On y voit tout sourire une jeune fille jeter des chiots dans une rivière.
Sur Internet, les passions se déchaînent.
Et les commentaires parfois très violents se multiplient, alors que les médias français et étrangers s’emparent de l’affaire.
Rumeur sur la toile
Rapidement identifiée par la police, la jeune fille âgée de 17 ans vit près de Bugojno, en Bosnie. Alors qu’une enquête est ouverte, un coup de théâtre survient : le journal local Jutarnji List rapporte (06/09/10) qu’une retraitée, voisine de la jeune fille suspecte, aurait recueilli et sauvé cinq des six chiots.
Ruza Pavlovic affirme en effet avoir repéré les animaux en détresse avant de les récupérer sur la berge.
Elle réclame aujourd’hui de l’argent afin de subvenir à leurs besoins, ainsi qu’une prise en charge du coût des vaccins !
Certains journaux britanniques n’hésitent pas à qualifier ce rebondissement de coup marketing mensonger, destiné à récolter de l’argent, ou plus simplement à stopper la vindicte populaire.
De nombreuses incohérences
Laetitia Barlerin, vétérinaire-conseil de la Fondation 30 Millions d’Amis, a comparé à notre demande la vidéo publiée sur le net, et les photos récemment parues dans le quotidien bosniaque, et émet des réserves : « Du point de vue de la taille et de la race, il peut s’agir des mêmes chiens, en prenant en compte le fait qu'il existe plus d'une semaine entre les deux images, indique la jeune femme. Mais certains chiots ont des taches blanches qui n’apparaissent plus par la suite... »
Autre élément qui, pour le Dr. Barlerin, met en doute la version de la grand-mère bosniaque : les chiots en train de manger dans une gamelle.
Or selon la vétérinaire « les chiots jetés sont des nouveau-nés donc non sevrés ; ils devraient par conséquent être alimentés au biberon ».
Pour la vétérinaire, un dernier élément remet en cause ce véritable « happy end » : « Les chiots ont été jetés au milieu d'une rivière en mouvement. Malheureusement, il y a peu de chance qu'ils s'en sortent et surtout qu'ils atteignent le rivage ! »
Plusieurs arguments qui permettent de douter sérieusement de ce retournement de situation et des bonnes intentions de Ruza Pavlovic.
La jeune fille risque quant à elle jusqu’à 4 800 euros pour acte de cruauté envers des animaux en vertu de la loi bosniaque sur la protection animale.
Sa condamnation serait une première dans ce pays où ce type d’actes demeure, selon les associations locales, généralement impuni.
La Fondation 30 Millions d’Amis, qui espère vivement des sanctions dans cette affaire, rappelle qu’en France, les actes de cruauté envers les animaux sont passibles de deux ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende [article 521-1 du Code pénal, NDLR].
