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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 15:53

 

 

Le refuge de l’espoir à Arthaz a accueilli trente-cinq beagles, destinés à être euthanasiés.

© LUCIEN FORTUNATI | Trente-cinq beagles, destinés à être euthanasiés, ont été sauvés et recueillis au Refuge de l’espoir, près d’Annemasse.



Ils ont le museau blanc, un pelage tricolore et un énorme besoin de tendresse.

 

La queue frétillante et l’attitude parfois soumise, ces chiens, des beagles, découvrent de nouvelles conditions de vie.

 

Ils sont 35 à avoir atterri jeudi dernier au Refuge de l’espoir à Arthaz, non loin d’Annemasse.

 

Depuis, 10 sont partis au refuge de Bellegarde et 10 autres à Chambéry.

 

Agés de 2 à 6 ans, ils viennent d’un élevage en Italie.

 

«Ils étaient destinés aux laboratoires», explique Janine Vogler, présidente et fondatrice de l’association Animaux secours, qui gère le refuge.


Pas très gros et très doux, le beagle est en effet l’un des animaux de prédilection pour l’expérimentation animale, essentiellement en toxicologie.

 

«Les laboratoires les commandent aux éleveurs, mais il arrive qu’ils ne soient pas conformes aux normes. Ils ont le poil trop long, sont trop gros, etc.»

 

Ces animaux en surplus sont le plus souvent euthanasiés.

 

Une association française, le Groupement de réflexion et d’action pour l’animaL (Graal), s’est ému de leur sort et tente de les sauver d’une mort certaine.

 

«Nous récupérons environ 500 chiens par an», précise Marie-Françoise Lheureux, présidente et fondatrice du Graal.


Révisée en 2011, une directive européenne prévoit en effet la possibilité de réhabiliter des animaux de laboratoire.

 

«Notre objectif est de les faire adopter lorsque leur état de santé et leur comportement le permettent. Bien entendu, ils ne présentent aucune pathologie virale ou infectieuse de nature à pouvoir causer préjudice à l’homme ou aux congénères.»

 

Et de préciser que «ceux qui ont subi des tests invasifs sont euthanasiés d’office car présentant de grandes souffrances au réveil».


Partenaire du Graal, le refuge d’Arthaz a accueilli ces chiens il y a une semaine et est maintenant chargé de les sociabiliser et de leur trouver de nouveaux maîtres.

 

«Quand ils arrivent ici, ils sont peureux, craintifs, ils n’aboient pas et cherchent de l’affection. On imagine difficilement ce qu’ont été leurs conditions de vie avant», souligne Stéphane Besançon, directeur du refuge.

 

«Dans les élevages pour laboratoire, ils restent dans des boxes étroits, certains n’ont jamais vu la lumière du jour», lance Janine Vogler.

 

Collé au directeur du refuge, un beagle mâle lui lèche les doigts.

 

«Ils cherchent énormément le contact, on voit qu’il y a eu un gros manque de ce côté-là. Comment voulez-vous ne pas craquer?» poursuit-il.

 

Vaccinés, stérilisés pour les femelles, ils pourront être adoptés moyennant une participation financière de 160 euros.

 

«On surveillera d’autant plus ces animaux après placement, prévient Stéphane Besançon. Si on les sauve, ce n’est pas pour ne plus s’en soucier.»

 

Si l’opération est des plus charitables, elle pose tout de même une question.

 

Et ce de l’aveu même de Janine Vogler: «Nous ne voulons pas être la bonne conscience des chercheurs. Mais si on ne coopère pas, les bêtes seront euthanasiées. On préfère prendre ce risque.»


En Suisse, aucune association n’a franchi le pas.

 

Le pays ne compte pas d’élevage mais achète des animaux, y compris des chiens, à l’étranger pour l’expérimentation.

 

«Ils sont tous euthanasiés», commente Luc Fournier, vice-président de la ligue suisse contre la vivisection.

 

S’il soutient le Graal dans son action et s’élève contre l’expérimentation animale, Luc Fournier émet quelques réserves quant à la réhabilitation de ces animaux.

 

«Ce sont des chiens qui ont été élevés en chenil, ils ne sont donc pas sociabilisés. Les adoptants peuvent être confrontés à de réelles difficultés.» Mieux vaut être averti.

 

Marie Prieur | 19.10.2011

http://www.tdg.ch/geneve/actu/chiens-eleves-labo-cherchent-maitres-aimants-2011-10-18

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