L’histoire commence le 20 décembre lorsque le jeune Gérôme Charron, 15 ans, aperçoit depuis la route, entre Parthenay et Saint-Maixent, quelques animaux dans les bois.
Son père s’arrête, ils s’approchent et là, stupeur et émerveillement devant un animal entièrement blanc.
En quelques secondes, il disparaît mais Gérôme a eu le temps de le « capturer » avec son appareil photo.
Le début d’une vraie intrigue et d’enquêtes sur le Net sur cet animal que le jeune Gâtinais baptise « Lumière-du-bois ».
La piste de la blanche biche, extrêmement rare, tombe vite à l’eau, soumise à l’avis des spécialistes.
Une daine “ de compagnie ”
Information prise, les naturalistes de Deux-Sèvres nature environnement, les chasseurs de la fédération départementale et le vétérinaire du parc Zoodyssée sont formels et unanimes : il s’agit d’un daim, plus exactement d’une daine.
Une daine avec un pelage tout de même extrêmement rare dans la nature. Albinos ?
Assurément non. Pas les yeux rouges.
Pour en retrouver l’origine, le mieux paraissait encore de revenir au lieu de sa découverte : les bois de la Meilleraye, à Beaulieu-sous-Parthenay, sur le domaine de Maison-Rouge*.
Pas un milieu complètement naturel puisqu’il s’agit de bois privés, grillagés destinés à la chasse, où des animaux peuvent être apportés.
Le propriétaire ? Domicilié sur l’île de Ré.
Le locataire ? Il a changé.
Finalement, nous avons pu retrouver le précédent, Jean-Louis Delage, qui a loué ces 114 hectares pendant plus d’une dizaine d’années pour s’y adonner à la chasse… aux sangliers !
C’est pourtant bien par lui que « Lumière-du-bois » est arrivé, mais un peu à son corps défendant.
« Je voulais mettre des daims, oui, parce que c’est beau. Pas pour les chasser, comme animaux d’ornement, de compagnie ».
Mais il n’a pas choisi ni ramené les animaux lui-même : « C’est un ami qui s’en est occupé, il les a pris du côté de Bordeaux, dans le grand parc d’un château ».
C’était il y a « six ou sept ans » et l’homme s’en souvient bien : « La femelle est arrivée blanche et pleine ! » S’il arrive que ce pelage soit le résultat de l’action volontaire de l’homme pour des sites touristiques, ce n’est semble-t-il pas le cas ici.
« Dans ce domaine bordelais d’où arrivait la famille, les animaux pullulaient. Il y a plutôt de fortes chances pour que ce soit l’effet d’une consanguinité », estime Jean-Louis Delage.
“ Pas de surcharge ”
Bonne nouvelle pour ceux qui s’inquiéteraient du sort du daim blanc : « Nous avons l’intention de le garder, pour sa beauté », assure l’actuel locataire.
Il devrait encore ainsi ravir nombre d’automobilistes, le long de la départementale où les animaux sont régulièrement vus aux heures chaudes de la journée.
nr.parthenay@nrco.fr
* Sur la D938 entre les deux panneaux indiquant la commune sur la droite.
Hélène Echasseriau la Nouvelle République