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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 17:37

Des Américains ont trouvé une méthode bio pour se débarrasser des animaux envahissants : ils les bouffent !

États-Unis : Les animaux nuisibles prolifèrent ? Mangez-les !

La carpe asiatique figure en bonne place sur la carte du restaurant de Philippe Parola en Louisiane. © Nam Y. Huh / AP/Sipa


Sur le papier, l'idée avait l'air séduisante.

 

Plutôt que d'acheter au supermarché du bifteck d'élevage industriel, pourquoi ne pas manger les espèces envahissantes qui prolifèrent sur la planète ?

 

Voilà comment l'on se retrouve à la chasse au fin fond de la Virginie avec Jackson Landers.


Cet ex-agent d'assurances de 32 ans est un "envahivore", traduisez un super-locavore qui se nourrit de bestioles nuisibles ou exotiques.

 

Il y a quelques années, il hérite des fusils de son arrière-grand-père et se met à chasser le daim : "C'est bio, local, et j'ai la satisfaction de remplir moi-même mon congélateur."

 

Et accessoirement de débarrasser la nature d'un animal très encombrant.

 

Aux États-Unis, les daims broutent tout, des bégonias au maïs, et provoquent d'innombrables accidents de la route.


Sur son blog, "Le chasseur locavore", Landers lance, le week-end, des cours de chasse où l'on apprend à tirer, dépecer et cuisiner le daim.

 

 

Avant, les participants étaient pris pour des fous.

 

Depuis, Zuckerberg s'y est mis, alors tuer ce qu'on mange est devenu furieusement tendance !


Zigouiller les étourneaux

Le succès de ces initiations cynégétiques est tel que, même à 350 dollars le week-end, Jackson Landers refuse du monde.

 

Après avoir quitté son job d'assureur, il vient d'écrire un livre sur l'art de la chasse au daim et planche déjà sur le suivant, intitulé : Eating aliens (Viandes exotiques).

 

Parce qu'il a pris goût aux espèces invasives, il les a toutes essayées : l'iguane, l'écureuil, le cochon sauvage, les oies du Canada, le tatou...

 

En ce moment, il cherche une technique pour zigouiller les étourneaux.

 

"Mes voisins me prennent pour un fou : je reste des heures devant chez moi avec un fusil à suivre leur vol."

 

A-t-il jamais calé devant une bidoche trop indigeste ?

 

"Non, répond-il. Toute viande est bonne à condition de savoir la découper et l'accommoder."

 

Ce n'est pas seulement une idée d'écolo illuminé ou une marotte de bobo en mal de sensations fortes.

 

En Floride, un collectif de scientifiques s'est mobilisé pour lancer des tournois de pêche et commercialiser la rascasse volante, appelée aussi poisson-lion.

 

Cette jolie créature exotique ne vole ni ne rugit.

 

Mais elle a un féroce appétit et se reproduit à une vitesse phénoménale, car ses épines venimeuses éloignent les prédateurs.

 

Originaire de l'océan Indien, elle a débarqué dans les eaux de Floride à la fin des années 80, échappée d'un aquarium.

 

Depuis elle a colonisé les côtes américaines jusqu'aux Caraïbes, menaçant l'écosystème des récifs coralliens.

 

"Une solution pour limiter sa prolifération, c'est d'encourager sa consommation", observe Lad Akins, l'un des responsables de la Reef Environmental Education Foundation.

 

Encore faut-il pouvoir créer un marché.

 

Car si la rascasse volante est délicieuse, elle ne se pêche qu'au harpon, ce qui, vu la dépense, en fait un produit de luxe.


Manger des carpes

Les spécialistes fondent plus d'espoir sur la carpe asiatique.

 

Cet autre envahisseur très vorace (qui regroupe plusieurs espèces) a été importé d'Asie dans les années 70 pour limiter la croissance des algues dans les bassins de pisciculture.

 

Il s'est échappé et menace non seulement les espèces aquatiques, mais aussi les plaisanciers, car la carpe argentée, qui peut atteindre 18 kilos, a la sale manie de sauter hors de l'eau quand on l'effraie et d'assommer les pêcheurs !

 

Le gouvernement américain a dépensé des millions de dollars en barrières électriques et en poison pour l'empêcher d'atteindre les Grands Lacs.


Selon Philippe Parola, c'est un combat perdu d'avance.

 

Ce chef français qui vit en Louisiane a lancé une grande campagne pour la commercialiser.

 

Son slogan : "Can't beat 'em? Eat 'em" ("Vous ne pouvez pas vous en débarrasser, bouffez-les").

 

"La carpe a une chair très fine entre la coquille Saint-Jacques et le crabe", explique-t-il.

 

Las, si les Chinois s'en délectent, les Américains font la fine bouche.

 

D'abord parce qu'ils l'assimilent à un poisson de vase alors qu'elle se nourrit de plancton.

 

Ensuite elle a beaucoup d'arêtes.

 

Mais Philippe Parola affirme avoir mis au point un procédé qui permet de les ôter facilement par la vapeur et projette la construction d'une usine de production de filets.

 

"Cela créerait des emplois, augmenterait le revenu des pêcheurs et réduirait un peu la surpopulation", assure-t-il avec un enthousiasme débordant.

 

En attendant, malgré quelques tentatives pour lui donner un nom plus alléchant -"thon du Kentucky", "silverfin (aileron d'argent)"...- la carpe est surtout vendue à l'export.

 

"Créer un marché pour maîtriser une espèce invasive n'est pas sans danger", met en garde le biologiste Duane Chapman du U.S. Geological Survey.

 

"Si dans dix ans on trouve un moyen d'exterminer la carpe, on va se heurter à la résistance des gens qui vivent de cette industrie. Et puis, en cas de forte demande, elle risque de se répandre partout. En Californie par exemple, on a interdit la vente des crabes verts, car ils commençaient à être introduits ailleurs." Soit l'inverse du bénéfice attendu !


Par

http://www.lepoint.fr/societe/etats-unis-les-animaux-nuisibles-proliferent-mangez-les-24-10-2011-1388310_23.php

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commentaires

E
<br /> Encore des sous-développés!<br /> <br /> <br />
Répondre