Le tribunal de Compiègne jugeait hier deux habitantes de Machemont, poursuivies pour mauvais traitements sur animaux.
Elles ont réfuté les accusations portées contre elles.
Où commence la maltraitance sur les animaux, et comment la distinguer de «simples erreurs d'un particulier qui manque de moyens», et dont les animaux doivent faire face à un hiver particulièrement rigoureux?
Telle est en filigrane la question auquel devra répondre le tribunal de Compiègne.
Une réponse qu'il rendra le 7 février dans l'affaire de Machemont: il a choisi au terme de l'audience d'hier de mettre le dossier en délibéré.
L'affaire a débuté fin janvier dernier, quand les gendarmes, alertés par un voisin, font irruption sur la propriété de Nathalie Meunier.
Aidée ponctuellement par sa fille, elle y élève depuis six mois une trentaine de chevaux.
Les vétérinaires jugeront la plupart de ceux-ci dans des états de santé précaires, certains sont même près de la mort.
Un état dû, selon l'avocat des associations parties civiles (30 millions d'amis et le Centre d'hébergement pour équidés maltraités) à «un état d'abandon, de mauvais traitement extrême».
Les animaux souffrent notamment de malnutrition.
Un état de fait non contesté par la propriétaire, qui met en avant l'hiver dernier, particulièrement rigoureux.
Sa fille affirme à la barre que «les chevaux avaient à manger, ils n'avaient pas le moral parce qu'ils avaient froid. Mais ils ont reçu les mêmes soins que les hivers précédents».
Et pour compenser le manque de foin, c'est de la paille qui leur était donnée, «à volonté».
«Un cheval ne se nourrit pas que de foin et de paille», fait remarquer quelques minutes plus tard l'avocat des associations parties civiles.
Des reproches repris par la substitut du procureur Julia Schmoll, qui réclame à l'encontre de Nathalie Meunier, déjà condamnée dans une autre affaire pour maltraitance d'animaux, six mois de prison avec sursis, et deux mois avec sursis pour sa fille.
Toutes deux pourraient aussi se voir interdit de détenir un animal.
DAVID BLANCHARD